Marcel Mouloudji chante "le déserteur' en 1971... Cette chanson pacifiste est devenue une icône contre les guerres colonialistes que menèrent les "grandes" puissances occidentales contre les peuples du tiers monde jusque dans les années 50-70. Le texte est l'oeuvre de Boris Vian et de Harold B Berg pour la musique. Tous les interprètes refusèrent le risque de la chanter lorsqu'elle parut en février 1954 pour condamner la guerre en Indochine... Tous sauf un, Marcel Mouloudji, engagé communiste contre le colonialisme. Il émit cependant une condition : les derniers vers ont été modifiés car Mouloudji était pacifiste intransigeant. "Prévenez vos gendarmes, que j'aurai une arme et que je sais tirer' devint "Prévenez vos gendarmes que je n'aurai pas d'armes et qu'il pourront tirer". Il modifia aussi l'en tête "Monsieur le Président" devint "Messieurs qu'on nomme grands", afin que le texte s'adresse à tous les pays occidentaux. Mouloudji la chanta en public le jour de la défaite française à Dien Bien Phu le 7 mai 1954, après quoi la chanson fut interdite en France jusqu'en 1962, à la fin de la guerre d'Algérie, dernière guerre coloniale française (Techniquement la France fut en guerre continuellement, si on compte l'indochine, de 1939 à 1962, et la société civile française était vraiment lasse des guerres)... Par la suite la chanson fut réinterprétée par Joan Bez durant la guerre du Viet-Nam, elle est aujourd'hui un hymne à la paix, moins contextualisée par l'anticolonialisme.
