Sur le rooftop de Grand central, siège du journal La Provence à Marseille, Soprano admire la vue, notamment sur Notre-Dame-de-la-Garde, regrettant qu'elle soit encore cachée. Autour de lui, une dizaine de lecteurs et leurs accompagnants prennent la pose, avant d'échanger avec lui pendant plus d'une heure. Des questions profondes révélant des parcours de vie singuliers, qui ne laisseront pas insensibles l'artiste marseillais. Casquette verte et jogging noir, Soprano se livre à cœur ouvert, se montrant à la fois drôle et concerné, toujours généreux avec ses fans. C'est d'ailleurs sur sa spiritualité que le rappeur de 46 ans est interrogé en premier. "En ce moment, quand il est question de religion, on ne parle que du côté négatif. Mais moi, je suis très attaché à la base de la base qui est de trouver la paix et de faire du bien autour de soi. Les religions disent : aide ton prochain. Pour moi, c'est le plus important. Chaque fois que je fais quelque chose, il faut que ça ait du sens. Et le premier sens, c'est que ça fasse du bien. Avoir un discours bienveillant aujourd'hui, ce n'est pas très à la mode, ce n'est pas très vendeur. Mais pour moi c'est le plus important. C'est être militant, c'est d'ailleurs peut-être le truc le plus engagé en ce moment".<br />Tribun du vivre-ensemble, Soprano est en effet connu pour porter des messages positifs et emplis d'espoir, dans ses textes et pendant ses concerts. "D'ailleurs, je devais jouer au Vélodrome là, réalise-t-il soudainement, mimant un poignard qu'il enfonce dans le cœur. J'avais oublié". Il devait se produire le samedi 11 octobre, mais en raison de contraintes de pelouse, le concert a été annulé et déplacé les 25 et 26 novembre au Dôme de Marseille et les 16 et 17 décembre à l'Arena du Pays d'Aix. Pendant son Freedom Tour, qui situe le décor en 2054 alors qu'une "IA a tout pris et qu'il ne reste plus d'humanité", il dit insister encore plus sur cette notion de bienveillance, "face au discours ambiant de division". Et ce, "pour les générations qui suivent" : "pour elles, on ne peut pas lâcher".
