Que leur bourreau soit le karma, la malchance, une certaine forme de logique, le suivi médical ou une mauvaise prépa, le verdict est sans appel. Au moment où l’OM en a le plus besoin, la moitié de son équipe a jeté l’éponge. Ils ont le bras en écharpe, la cheville en miettes, la hanche qui couine, les muscles déchirés, la tête qui tourne ou un casier à purger. Ils seront au moins huit, ce mercredi soir, à manquer l’appel d’une nuit européenne déterminante. Sans doute, de cette première partie de saison, la plus importante.<br />Quand forfaits et suspensions s’empilent, le timing n’est jamais bon. Mais certains sont moins critiques que d’autres. À quelques heures de recevoir l’Atalanta, l’OM flirte avec le pire. Stressé par cette hécatombe, point de bascule fixé par l’épaule d’Amine Gouiri, Roberto De Zerbi est rongé jusque dans son sommeil, où il songe à bricoler et rêve de récupérer, comme par magie, ses protégés. Dans l’euphorie du succès icaunais, le Lombard avait bon espoir de retrouver Balerdi, Aguerd, Weah et Gouiri.<br />Mauvaise nouvelle, il n’en aura qu’un, peut-être aucun, pour défier la Dea. Un doute subsiste autour du défenseur marocain, annoncé forfait ce mardi midi par "Roby" mais bien présent à l’entraînement, quatre heures plus tard, sur les pelouses de La Commanderie. Du bluff à l’italienne ? Nayef Aguerd, pourra-t-il serrer les dents, faire fi de ses douleurs au pubis ? Réponse en début de soirée.<br />"Je ne suis pas content du tout…"<br />"Vous pensez que je suis content de disputer un match de Ligue des champions avec huit ou neuf absents ? Non, je ne suis pas content du tout…, a grincé De Zerbi, qui ne pourra pas se retourner vers Pol Lirola, ni Neal Maupay (soyons fous), dont les noms n’ont pas pu être inscrits sur la liste UEFA. L’on accomplit les plus belles choses dans la difficulté. Notre souci, c’est de devoir donner le meilleur de nous-même au milieu de tous ces problèmes. Dans ces moments, il faut être encore plus méchant, déterminé. Si l’on y arrive, ça ira beaucoup mieux, ce sera plus facile pour nous. Et le soleil reviendra avec le retour des blessés."<br />Contrairement aux prédictions de Météo France, qui annonce de douces températures dans l’incandescent Vélodrome, une tempête menace bien Marseille. Avec un onze de départ usé mais ronflant, sauf en défense, sans la garantie de tenir la distance, la faute à un banc fleurant l’adolescence, l’OM n’a, dans son malheur, plus d’excuses. Rien en magasin, susceptible de relativiser tout autre résultat qu’une victoire. Si la séquence (1 succès, 1 nul, 2 défaites) met, à elle seule, les Olympiens au pied du mur, leur avenir européen est davantage pressant. Il se jouera dans quelques heures au boulevard Michelet.
