Je veux, pour composer chastement mes églogues, <br />Coucher auprès du ciel, comme les astrologues, <br />En dessous des clochers, écouter en rêvant <br />Leurs hymnes solennels emportés par le vent. <br />Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde, <br />Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde; <br />Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité, <br />Et les grands ciels qui font rêver. <br /><br />Comme il est doux, à travers les brumes, <br />de voir naître l'étoile <br /><br />Les fleuves de charbon monter au firmament <br />Et la lune verser son pâle enchantement. <br />Je verrai les printemps, les étés, les automnes; <br />Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones, <br />Je fermerai partout portières et volets <br />Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais. <br />Alors je rêverai des horizons bleuâtres, <br />Des jardins, des jets d'eau pleurant <br /><br />Comme il est doux, à travers les brumes, <br />de voir naître l'étoile <br /><br />De voir naître l'étoile, comme il est doux