Chanson-titre de l'album sorti en 1990 c'est une des plus intimes de l'auteur-compositeur-interprète puisqu'elle se réfère à des points sensibles de son enfance personnelle<br /><br />On ne sait pas toujours à quel point les enfants<br /> Gardent de leurs blessures le souvenir longtemps<br /> Ni comme on a raison d'aider à s'épanouir<br /> Cette fleur dans leur âme qui commence à s'ouvrir<br /><br />Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir<br /> Je m'endormais cerné de frayeurs dans le noir<br /> Certain que tous les rêves étaient sans lendemain<br /> Je m'éveillais toujours le vide entre les mains<br /><br />Chacun vivait pour lui dans sa tête en silence<br /> Et je chantais mon âme en pleine indifférence<br /> Encombré de mes joies troublé de mes envies<br /> Faisant semblant de rien pour que l'on m'aime aussi<br /><br />L'été on m'envoyait sur le bord de la mer<br /> Ou au fond du Jura profiter du grand air<br /> Écrire à mes parents que je m'amusais bien<br /> Et m'endormir tout seul blotti dans mon chagrin<br /><br />J'essayais de grandir, de m'envoler peut-être<br /> Pour cueillir des étoiles à ceux qui m'ont vu naître<br /> J'ai longtemps attendu ce geste ou ce regard<br /> Qui n'est jamais venu, ou qui viendra trop tard<br /><br />Puis mon frère est parti pour un lycée banal<br /> En pension pour trois ans parce qu'on s'entendait mal<br /> J'avais cherché sans cesse à croiser son chemin<br /> Sans jamais parvenir à rencontrer sa main<br /><br />Tous mes élans d'amour brisés dans la coquille<br /> J'essayais de renaître en regardant les filles<br /> Aimer c'était malsain pervers ou malséant<br /> Pourtant c'était si doux si tendre et si troublant<br /><br />Aujourd'hui j'ai grandi mais le silence est là<br /> Menaçant, qui revient, qui tourne autour de moi<br /> Je sais que mon destin, c'est d'être heureux ailleurs<br /> Et c'est vers l'avenir, que j'ai ouvert mon coeur<br /><br />Mais j'ai toujours gardé de ces années perdues<br /> Le sentiment profond de n'avoir pas vécu<br /> L'impression de sentir mon coeur battre à l'envers<br /> Et la peur brusquement d'aimer à découvert<br /><br />On ne sait pas toujours à quel point les enfants<br /> Gardent de leurs blessures un souvenir cuisant<br /> Ni le temps qu'il faudra pour apprendre à guérir<br /> Alors qu'il suffisait peut-être d'un sourire<br /><br />Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir<br /> J'ai attendu en vain ce geste ou ce regard<br /> Mais quand un enfant pleure ou qu'il a du chagrin<br /> Je crois savoir un peu ce dont il a besoin.
