En 1967 parait "un petit taureau" qui correspond au sommet de l'évolution artistique de Nougaro<br />Cet album contient notamment "Toulouse" qui deviendra un hymne à la "ville-rose" et un de ses plus grands succès On peut noter que dans sa première mouture "Toulouse blues", elle n'était pas aussi élogieuse car cette ville est le reflet d'une enfance douloureuse loin de ses parents (son père Pierre baryton d'opéra l'avait confié à ses grands-parents )<br />Harmonisée par Christian Chevallier qui a collaboré avec les plus grands de la chanson française et habille ici la chanson de sonorités jazz chères à Nougaro, la chanson a été boudée au départ par les radios à cause de sa longueur (4mn 30)<br /><br />Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin<br />Parfois au fond de moi se raniment<br />L'eau verte du canal du Midi<br />Et la brique rouge des Minimes<br /><br />O mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse<br /><br />Je reprends l'avenue vers l'école<br />Mon cartable est bourré de coups de poing<br />Ici, si tu cognes, tu gagnes<br />Ici, même les mémés aiment la castagne<br /><br />O mon païs, ô Toulouse<br /><br />Un torrent de cailloux roule dans ton accent<br />Ta violence bouillone jusque dans tes violettes<br />On se traite de con à peine qu'on se traite<br />Il y a de l'orage dans l'air et pourtant<br /><br />L'église St-Sernin illumine le soir<br />D'une fleur de corail que le soleil arrose<br />Une fleur de corail que le soleil arrose<br />C'est peut-être pour ça malgré ton rouge et noir<br />C'est peut-être pour ça qu'on te dit Ville Rose<br /><br />Je revois ton pavé, ô ma cité gasconne<br />Ton trottoir éventré sur les tuyaux du gaz<br />Est-ce l'Espagne en toi qui pousse un peu sa corne<br />Ou serait-ce dans tes tripes une bulle de jazz ?<br /><br />Voici le Capitole, j'y arrête mes pas<br />Les tenors enrhumés tremblaient sous leurs ventouses<br />J'entends encore l'écho de la voix de papa<br />C'était en ce temps-là mon seul chanteur de blues<br /><br />Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut<br />A Blagnac, tes avions sont plus beaux<br />Si l'un me ramène sur cette ville<br />Pourrai-je encore y revoir ma pincée de tuiles<br /><br />O mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse