Un poème bien classique qui joue sur les effets miroirs,<br />les répétitions de mots, les inversions, les symétries.<br /><br />Le couchant dardait ses rayons suprêmes<br />Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;<br />Les grands nénuphars entre les roseaux<br />Tristement luisaient sur les calmes eaux.<br />Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie<br />Au long de l'étang, parmi la saulaie<br />Où la brume vague évoquait un grand<br />Fantôme laiteux se désespérant<br />Et pleurant avec la voix des sarcelles<br />Qui se rappelaient en battant des ailes<br />Parmi la saulaie où j'errais tout seul<br />Promenant ma plaie ; et l'épais linceul<br />Des ténèbres vint noyer les suprêmes<br />Rayons du couchant dans ses ondes blêmes<br />Et les nénuphars, parmi les roseaux,<br />Les grands nénuphars sur les calmes eaux.<br /><br />Avec ‘Corolle du nénuphar’ de Rainer Maria Rilke,<br />Verlaine nous donne sans doute<br />les plus beaux vers français sur le nénuphar.<br /><br />Illustration : Yellow Water Lily<br />Photographie : Theresa Dockery<br />http://www.blogger.com/profile/10818647371910017489
