Surprise Me!

Français par le sang versé ....La Légion , notre patrie , Honneur et Fidélité..........

2012-07-22 35 Dailymotion

Poême dédié à la mémoire du Légionnaire Thiebald Streibler qui donna sa vie pour sauver le Capitaine de Borelli, le 3 Mars 1885 pendant le siége de Tuyen-Quang (Tonkin)...<br />.......Mais vous disiez alors : "La chose nous regarde,<br /><br />Nous nous passerons bien d'exemples superflus;<br /><br />Ordonnez, seulement, et prenez un peu garde,<br /><br />On vous attend, - et nous, on ne nous attend plus !"<br /><br />Et je voyais glisser sous votre front austère<br /><br />Comme un clin d'oeil ami doucement aiguisé,<br /><br />Car vous aviez souvent épié le mystère<br /><br />D'une lettre relue ou d'un portrait baisé.<br /><br />N'ayant à vous ni nom, ni foyer, ni patrie,<br /><br />Rien ou mettre l'orgueil de votre sang versé,<br /><br />Humble renoncement, pure chevalerie,<br /><br />C'était dans votre chef, que vous l'aviez placé.<br /><br />Anonymes héros, nonchalants d’espérance,<br /><br />Vous vouliez, n'est -ce pas ? qu'à l'heure du retour,<br /><br />Quand il mettrait le pied sur la terre de France,<br /><br />Ayant un brin de gloire il eût un peu d'amour.<br /><br />Quant à savoir si tout s'est passé de la sorte,<br /><br />Et si vous n'êtes pas restés pour rien là-bas,<br /><br />Si vous n'êtes pas morts pour une chose morte,<br /><br />O mes pauvres amis, ne le demandez pas !<br /><br />Dormez dans la grandeur de votre sacrifice,<br /><br />Dormez, que nul regret ne vienne vous hanter;<br /><br />Dormez dans cette paix large et libératrice<br /><br />Ou ma pensée en deuil ira vous visiter !<br /><br />Je sais ou retrouver, à leur suprême étape,<br /><br />Tous ceux dont la grande herbe a bu le sang vermeil,<br /><br />Et ceux qu'ont engloutis les pièges de la sape,<br /><br />Et ceux qu'ont dévorés la fièvre et le soleil;<br /><br />Et ma pitié fidèle, au souvenir unie,<br /><br />Va, du vieux Wunderli qui tomba le premier,<br /><br />En suivant une longue et rouge litanie,<br /><br />Jusqu'à toi, mon Streibler, qu'on tua le dernier !<br /><br />D'ici je vous revois, rangés à fleur de terre<br /><br />Dans la fosse hâtive ou je vous ai laissés,<br /><br />Rigides, revêtus de vos habits de guerre<br /><br />Et d'étranges linceuls faits de roseaux tressés.<br /><br />Les survivants ont dit, -et j'ai servi de prêtre !-<br /><br />L'adieu du camarade à votre corps meurtri;<br /><br />Certain geste fut fait bien gauchement peut-être :<br /><br />Pourtant je ne crois pas que personne en ait ri !<br /><br />Mais quelqu'un vous prenait dans sa gloire étoilée,<br /><br />Et vous montrait d'en haut ceux qui priaient en bas,<br /><br />Quand je disais pour tous d'une voix étranglée,<br /><br />Le Pater et l'Avé-que tous ne savaient pas !<br /><br />Compagnons, j'ai voulu vous parler de ces choses,<br /><br />Et dire en quatre mots pourquoi je vous aimais :<br /><br />Lorsque l'oubli se creuse au long des tombes closes,<br /><br />Je veillerai du moins et n'oublierai jamais.<br /><br />Si parfois, dans la jungle ou le tigre vous frôle<br /><br />Et que n'ébranle plus le recul du canon,<br /><br />Il vous semble qu'un doigt se pose à votre épaule,<br /><br />Si vous croyez entendre appeler votre nom:<br /><br />Soldats qui reposez sous la terre lointaine,<br /><br />Et dont le sang donné me laisse des remords,<br /><br />Dites-vous simplement : " C'est notre Capitaine<br /><br />Qui se souvient de nous,-et qui compte ses morts......".

Buy Now on CodeCanyon