La Déesse Printemps folâtre Dans les champs,<br />Elle donne à tous les jeunes un léger goût de rêve,<br />Des sourires aux lèvres des noueux paysans,<br />Aux Verts bourgeons Joufflus un brusque afflux de sève.<br /><br />Un livre-z-à la main, assise devant ma porte,<br />Sereine, je regarde les doigts du crépuscule,<br />Caressant du Vent Léger Les Senteurs Qu'il porte<br />Dans les blés mûrissants Qui Lentement ondulent.<br /><br />O, Déesse du Printemps, ce soir je suis ton amante,<br />Comblé Tant de tes douceurs que de tes bienfaits:<br />Ce Lilas délicat , cette rose odorante,<br />Le gracile Primevère, Dans ces bois le muguet!<br /><br />Foin de la cuisine, de la lessive, du ménage;<br />Sur la balancelle Qui oscille, je me prélasse;<br />Esclave affranchie et libérée du cuissage,<br />Sans Une brute Avinée qui me traite de feignasse.<br /><br />Seul un carré d'herbe drue ont tendance à contrarier<br />Le florilège des couleurs de mon jardinet,<br />Car mon mari, de Vivant fils, peu cultivé,<br />Révèle Ainsi mort sa Grande Faiblesse en engrais.