Devant une chambre de l'hôpital de la ville malienne de Gao, deux djihadistes armés montent la garde. A l'intérieur, cinq hommes amputés d'une main et d'un pied au nom de la charia vivent prostrés, sans savoir quand les islamistes leur permettront de sortir.<br />"Moi je reconnais avoir attaqué un car de voyageurs", dit Ardo, "mais ce n'est pas pour ça qu'on devait me couper une main et un pied".<br />Une bande de coupeurs de route, composée de quatre Peuls et d'un Touareg, avait attaqué le mois dernier un bus de transport, sur l'axe qui relie Gao à la frontière nigérienne. Les passagers avaient été dépouillés d'une forte somme d'argent.<br />Quelques jours plus tard, l'équipe de sécurité des djihadistes de Gao arrêtaient des jeunes accusés du braquage. Puis, imposant leur interprétation de la charia, ils programmaient les cinq amputations publiques.<br />Dans la foulée du coup d'Etat militaire du 22 mars à Bamako, les trois régions administratives du nord du Mali sont tombées aux mains des groupes islamistes radicaux Ansar Dine et Mujao, alliés de la branche maghrébine d'Al-Qaïda. Ils y appliquent leur interprétation de la charia qu'ils entendent imposer à tout le Mali.<br /><br />Images : AFP - 28 septembre 2012
