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Elizabeth Sombart, master-classe : Début Sonate Waldstein de Beethoven

2013-01-23 15 Dailymotion

« Pour que les sons deviennent musique » (Elizabeth Sombart) :<br />http://www.resonnance.org/pdf/pour_que_les_sons_deviennent_musique.pdf<br />http://www.resonnance.org/pdf/so_that_sounds_become_music.pdf<br />Que les sons puissent devenir musique : telle fut la découverte émerveillée de mon coeur d'enfant et qui n’a cessé d'illuminer mon parcours de musicienne ...<br />De cet émerveillement est née la Fondation Résonnance et la Pédagogie Résonnance : phénoménologie du son et du geste.<br />C'est cette pédagogie de la musique dont témoigne chaque note que je joue et qui nourrit l'esprit dans lequel j'ai enregistré les Nocturnes de Chopin. http://www.resonnance.org/pages/elizabeth_sombart_21_nocturnes_annonce.php<br /><br />La Pédagogie Résonnance est la synthèse intériorisée et vécue jour après jour de l'enseignement que j'ai reçu dans les années 80 de trois maîtres :<br />Sergiù Celibidache, Hilde Langer-Rühl et Maurice Zundel.<br />Tous trois parlaient le même langage, en utilisant des supports différents. Ils étaient à l'avant-garde de ce qui s'enseignait alors.<br />Ces chercheurs de vérité ont ouvert la voie à un savoir qui se décline à l'infini, dont la but est de vivre l'unité par l'apprentissage que nous offre la musique, afin de devenir non plus seulement des interprètes, mais avant tout des serviteurs de cet art.<br /><br />A l'école de ces maîtres j'ai appris que la musique « en soi » n'existe pas, au sens où il n'y a musique que lorsque notre conscience met les sons en relation de telle sorte qu'ils communient entre eux, nous ouvrant à une expérience de l'unité.<br /><br />La phénoménologie du son et du geste est une science rigoureuse qui formule et enseigne les lois qui président à la musique ainsi comprise.<br />Mais cette discipline est avant tout un long chemin de gammes intérieures et extérieures pour vivre l'unité.<br />...<br />Le geste musical ainsi vécu et offert reconduit chacun vers sa propre intériorité et révèle qu'il y a en nous plus que nous-mêmes.<br />Il nous ouvre à cette dimension intérieure que Maurice Zundel nomme « la dimension verticale, la dimension spirituelle, la troisième dimension ».<br /><br />Mon expérience musicale m'a ouverte à cette dimension, à cet Autre qui nous dit : « toi, tu joues. Moi, je touche les âmes ».<br /><br />Nous pouvons alors découvrir, selon le mot de Rimbaud, que « JE est un autre », que « ce n'est pas moi seul qui ai joué », comme en a témoigné Edwin Fischer.<br />L'ancrage des sons dans l'expérience du silence est ce qui permet d'entrer dans cette « écoute agenouillée » dont parle Maurice Zundel, où la solitude est habitée par une Présence qui joue avec nous, qui écoute avec nous et à qui nous remettons tout naturellement l’hommage reçu.<br />Il « n'est pas nécessaire de nommer cette présence.<br />Ceux qui l'ont éprouvée la reconnaissent, toujours identique et toujours nouvelle.<br /><br />Si nous en parlons comme d'une présence, ce n'est pas pour la définir, mais d'abord pour marquer que par elle le monde s'ouvre à la pensée et lui devient intérieur ».<br /><br />Cet enregistrement des Nocturnes de Chopin, je l'ai profondément vécu en cette Présence où les sons communient parce qu'ils émanent du grand silence qui, selon le vers d'Hölderlin, « est vie ».<br />Cette vie est la lumière cachée pulsant mystérieusement au coeur secret de chaque Nocturne tel un ange qui pleure et qui espère sur le rivage de nos âmes.<br />Les Nocturnes tressent, l'un après l'autre, la trame secrète de nos joies et de nos souffrances muettes en une couronne lumineuse de silence.

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